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METAMORPHOSE

Laure JULIEN

Toucher-Fouille Archéologique-Processus-Craquelure-Fractal-Couche-Epaisseur-Faille-Creusement-Substance-Métamorphose-Perforation-Contraste-Combat-Opposition-Construire-Arrachage-Perforation-Intime-Rencontre-Fissure-Préciosité-Réaction-Grattage-Transformation-Perception-Libre-Informel-Tactile-Création-Spectateur-Couleur

 

Pas toujours simple de décrire, de mettre les mots sur son propre travail, alors pour se faire j’ai écrit une liste de mots, spontanément sans trop ré échir, des mots là sur une feuille de papier. Ensuite, je me suis imposée de les réemployer dans mon texte sauf trois qui n’y sont pas pour l’instant pour expliquer ma démarche, et d’essayer surtout de faire comprendre mon travail au public. 

 

Je ne cherche ni à conceptualiser, ni à contextualiser, je travaille la matière de façon libre et accepte de ne pas maîtriser les imprévus, ce qui me rattache dans une démarche complètement informelle.

 

Je vois dans la manipulation de la matière un acte presque magique donnant naissance à des œuvres en pleine métamorphose par la réaction de la matière, sans créer volontairement des formes dé nies, réalisées par le geste de la main pour développer l’un des sens créatif premier : le toucher.

« J’observe ensuite j’écris mon travail »,

«je ne l’interprète aucunement,je le vis, je le ressens »

Ce travail est nouveau voire expérimental, cependant la continuité de ma démarche est de développer le travail de toucher à travers la matière.

J’ai choisi l’argile qui est un de nos composants de notre surface terrestre, matière douce au toucher, l’argile est reconnue pour avoir traversé bien des périodes dans l’art(on peut la trouver dans l’antiquité, dans l’art moderne, dans la céramique contemporaine ).

Ce que j’aime dans Ma création est de développer le tactile puisque je conçois toutes mes œuvres par notre organe qui sollicite le sens du toucher.

Le toucher est un de nos sens premier, il fonctionne par contact physique direct à une distance in me. Le toucher est un sens vital, en même temps complexe car il développe des liens sociaux, des liens de communication, des liens amoureux.

Il développe des stimulis, des sensations qui peuvent nous rendre heureux ou à l’inverse mal à l’aise. Il sait s’installer dans notre mémoire sensorielle.

Lors de mes recherches sur le Toucher, Je me suis inspirée de l’œuvre de Marcel Duchamp :


«PRIERE DE TOUCHER »

qui soulève toute une série de questions :

« Les œuvres d’art peuvent-elle sensibiliser le toucher du spectateur ? »

 

"Que se passe-t-il lorsque soudain, lorsque c’est notre peau qui intervient en premier dans notre découverte d’une œuvre ?"

Cette perception esthétique invite le spectateur a vouloir toucher, alors je l’invite à effleurer les œuvres pour créer une rencontre sensorielle avec l’œuvre elle-même.

J’utilise la superposition de la matière qui permet d’obtenir des formes particulières par son détachement, son craquellement, la toile se construit, se déconstruit. Les pièces sont marquées de craquelures, de nes ssures laissant des empreintes, des reliefs, des contrastes, des oppositions, des failles.

Les irrégularités, les arrachages, les grattages, les creusements, les perforations, les accidents, les oppositions expriment l’esprit de la beauté, la préciosité, le combat de la vie imparfaite tout en invitant à l’approcher par le toucher.

La toile devient sculpture, je la sculpte au couteau à bois, au burin aussi, ce support qui était blanc disparaît en tant que support lisse sans défauts par des superpositions et des couches exercées, qui forment des épaisseurs. Les matières se rencontrent, je les explorent ensuite comme une fouille archéologique.

Son apparence fractale, organique nous renvoie à un art brut, pariétal, et invite à créer un contact sensoriel, par le toucher qui est un de nos sens premier. Le marquage laissé par l’échappement de la matière nous renvoie à l’empreinte, quelque part l’empreinte de nous-même.

Le processus est différent d’une toile à l’autre, il ne peut-être reproductible. La réaction de la matière transforme à chaque fois le procédé.

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